Démarketing : l’art de décourager les visiteurs

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Avec l’explosion du tourisme mondial, de nombreuses destinations se retrouvent confrontées à un problème inattendu : trop de visiteurs !

Certaines deviennent victimes de leur propre succès, incapables de gérer autant de monde avec leurs infrastructures. C’est là que le démarketing entre en scène, une stratégie maligne pour limiter l’afflux de touristes et réduire les impacts négatifs sur les communautés locales et l’environnement. Si tu demandes aux habitants de Barcelone, souvent pris d’assaut, ils te diront qu’ils seraient ravis de voir cette méthode appliquée !

C’est quoi le démarketing ?

Le démarketing, un concept imaginé par Philip Kotler et Sidney Levy en 1971, part d’une idée assez simple : trop de visiteurs peut être aussi problématique que pas assez. Plutôt que d’attirer toujours plus de monde, certaines destinations font le choix de ralentir le rythme, voire de dissuader certaines catégories de touristes. L’objectif ? Préserver l’environnement, mais aussi la tranquillité des habitants. Pas mal, non ?

 

Des exemples concrets de démarketing

Plusieurs destinations ont déjà adopté des stratégies de démarketing, en s’inspirant du marketing traditionnel, mais avec une touche plus responsable. Voici quelques exemples pour illustrer comment ça fonctionne :

  • Promotion : Les Pays-Bas, par exemple, ont carrément réduit leur promotion touristique pour Amsterdam, une ville saturée, afin d’attirer les visiteurs vers des régions moins connues. Résultat : un meilleur équilibre dans les flux de touristes.
  • Lieu (Place) : À Jackson Hole, dans le Wyoming, on demande aux touristes d’utiliser des coordonnées génériques pour protéger certains sites naturels fragiles. Aux Philippines, à Puerto Princesa, des zones sensibles ont tout simplement disparu des cartes touristiques pour éviter les foules.
  • Produit : Au parc national de la Péninsule-Bruce en Ontario, on impose des quotas et des créneaux horaires pour limiter le nombre de visiteurs et protéger l’écosystème. À Marseille, une démarche similaire est en place pour réguler les flux vers les calanques pendant l’été.
  • Prix : Enfin, Venise a opté pour une solution simple mais efficace : la taxation. Les visiteurs d’un jour doivent payer 5 euros pendant les périodes de forte affluence, dans le but de mieux répartir les visites tout au long de l’année et de décourager les excursions à la journée pendant les périodes chargées.

Réflexion

Le démarketing offre donc une solution plutôt astucieuse pour gérer l’afflux touristique mondial. En adoptant ces stratégies, les destinations peuvent mieux préserver leurs ressources naturelles et culturelles, tout en offrant une meilleure expérience aux visiteurs.

Dans un monde où le tourisme de masse commence à peser lourd sur les écosystèmes et les communautés locales, il est temps de repenser notre manière de voyager. Alors, toi, quelles idées aurais-tu pour mieux gérer la croissance touristique ? Comment équilibrer l’accueil des touristes et la préservation des destinations ?

 

Références

  • Dubois, Anne-Julie. « Le démarketing à la rescousse de la destination. » Veille Tourisme, [lien vers l’article original].
  • UNWTO. « Tourism Towards 2030 », 2011.
  • Kotler, Philip. « Welcome to the Age of Demarketing », The Marketing Journal, 2017.

Publié par Dac Hanh